Taxe à 75%, il y aura ou pas ?
Europe 1 a jeté un pavé dans la mare ce jeudi matin en affirmant qu’il avait été « décidé en haut lieu » d’abandonner la fameuse taxe à 75% sur les très hauts revenus, « une promesse symbolique de François Hollande durant la campagne », avons-nous rappelé sur cBanque. « Il s’agit de montrer aux riches qu’on ne veut pas les étrangler », aurait confié une source gouvernementale à Europe 1.
La levée de boucliers a été immédiate du côté du gouvernement : malgré la censure de la taxe par le Conseil Constitutionnel le 30 décembre, Bercy, l’Elysée et Matignon ont tous affirmé d’une même voix qu’il n’était pas question d’abandonner cette taxe. En revanche, le taux, lui, pourrait être revu selon les propos tenus par la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem : « la réalité, c’est que le gouvernement est en train de travailler […] à arbitrer le taux, l’assiette, les modalités exactes de cette taxe […] », a déclaré la ministre à TV5 Monde dans la journée.
Ce matin, le ministre délégué aux Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, est également revenu sur l’affaire en apportant plus de précisions : selon lui, cette taxe devrait être dans une loi de finances, au plus tôt au printemps. Pour le moment, plusieurs pistes sont envisagées pour rendre la mesure constitutionnelle, « soit revenir à une imposition au niveau du ménage, soit de venir à un impôt à la source », a précisé le ministre.
1 euro sur 5 échappe à l’impôt en France
« Frauder le fisc serait-il devenu un sport national ? ». C’est la question que s’est posée cette semaine Le Parisien. Mardi, le quotidien a dévoilé le dernier rapport sur la fraude fiscale du syndicat Solidaire-Finances publiques. Comparé au rapport précédent, les chiffres sont nettement à la hausse : les différentes formes de fraude fiscale représenteraient entre 60 et 80 milliards d’euros selon le syndicat Solidaires. « Autrement dit, selon ces fonctionnaires du fisc, environ 1 euro d’impôt sur 5 échappe à l’Etat », a calculé Le Parisien. En 2006, toujours selon ce syndicat, la fraude était comprise entre 42 et 51 milliards d’euros. Le rapport dénonce essentiellement les escroqueries liées à l’impôt sur les sociétés (entre 23 et 32 milliards d’euros de fraude) et à la TVA. « L’autre grand problème concerne le développement du travail au noir, qui amoindrit les rentrées d’impôt sur le revenu » ajoute le quotidien.
Evidemment, l’Etat essaie d’enrayer ces comportements : en 2011, les redressements fiscaux ont rapporté 13,48 milliards d’euros.