Refus de prêt bancaire : les entrepreneurs ont-ils un intérêt au crowdlending ?

Le journal « lefigaro.fr », dans un article du 17 février 2016, met en lumière un fait divers : un restaurateur particulièrement remonté qui interdit l’entrée de son établissement aux banquiers suite à un refus de prêt dans plusieurs banques. Toutefois, face à ces refus, les plateformes de crowdfunding peuvent tirer leurs épingles du jeu.

Le journal explique qu’un restaurateur de Rueil-Malmaison (région parisienne) affiche à l’entrée de son restaurant une ardoise où l’on peut voir « chiens acceptés – banquiers interdits (sauf droit d’entrée de 70.000 euros) ». Ce dernier a décidé d’afficher ce message suite aux refus d’une demande de crédit (équivalent à 70.000 euros) auprès de plusieurs banques. Le propriétaire du restaurant avance que « restaurateurs, entrepreneurs, nous sommes tous dans la même situation : à chaque fois que nous souhaitons lancer un business, nous devons nous mettre à quatre pattes ».

© Richard Villalon - Fotolia.com
© Richard Villalon – Fotolia.com

Cette histoire semble faire couler quelque peu d’encre, car « lefigaro.fr » a de nouveau publié un article le 18 février 2016 en expliquant que « l’ardoise semble avoir eu l’effet escompté. Non seulement, elle interpelle les riverains, mais le message est également parvenu aux oreilles des établissements bancaires ». Une banque du Qatar lui a même proposé un financement.

Ce restaurateur aurait également pu trouver une solution alternative grâce au crowdfunding. Ou plus précisément grâce au crowdlending qui permet aux entreprises de bénéficier de prêts financés par les particuliers contre rémunération.

Les banques, en effet, couvrent encore mal certains besoins de financement des petites et moyennes entreprises, notamment les biens immatériels (marketing, mise en conformité…). C’est donc à ce niveau que les plateformes de crowdfunding tentent de faire la différence en prêtant alors que les établissements bancaires ne le feraient pas. Cet exemple de refus de financement par les banques pourrait être un bon argument à reprendre par les différentes plateformes spécialisées.

Cependant, le crowdlending n’est pas forcément la solution à toutes les situations. Il nécessite d’être vigilant, notamment dans le choix de la plateforme, et de connaître les avantages et inconvénients du mécanisme. En effet, les taux pratiqués par ces plateformes peuvent être plus élevés que ceux des banques.

Une réflexion sur « Refus de prêt bancaire : les entrepreneurs ont-ils un intérêt au crowdlending ? »

  1. Bonjour,

    Il n’est peut-être pas inutile de rappeler que si un client banquier se présentait dans ce restaurant et que le restaurateur lui en refuse refuse effectivement l’entrée et donc de le servir il s’expose aussi à des ennuis si ledit client dépose plainte.

    En effet, tant en matière commerciale que de prestations de services, le refus de vente est interdit :

    Article L122-1 Code consommation

    Modifié par Ordonnance n°2013-544 du 27 juin 2013 – art. 6

    Il est interdit de refuser à un consommateur la vente d’un produit ou la prestation d’un service, sauf motif légitime, et de subordonner la vente d’un produit à l’achat d’une quantité imposée ou à l’achat concomitant d’un autre produit ou d’un autre service ainsi que de subordonner la prestation d’un service à celle d’un autre service ou à l’achat d’un produit dès lors que cette subordination constitue une pratique commerciale déloyale au sens de l’article L. 120-1.

    Cette disposition s’applique à toutes les activités visées au dernier alinéa de l’article L. 113-2.

    Pour les établissements de crédit, les sociétés de financement, les établissements de monnaie électronique, les établissements de paiement et les organismes mentionnés à l’article L. 518-1 du code monétaire et financier, les règles relatives aux ventes subordonnées sont fixées par le 1 du I de l’article L. 312-1-2 du même code.

    https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000027012142&cidTexte=LEGITEXT000006069565

    UFC – Que Choisir
    Un restaurateur peut-il refuser de me servir ?

    Un restaurateur ne peut pas, en principe, opposer un refus de vente à un client. Il ne peut interdire l’accès de son restaurant à un consommateur pour un motif discriminatoire (faciès, religion, état de santé, mœurs, etc.), ou en raison de la présence d’enfants, ce qui serait sanctionné de 2 ans d’emprisonnement et/ou de 30 000 € d’amende au titre de l’article 225-1 du code pénal.

    Il pourra néanmoins refuser de servir tout client s’il justifie d’un motif légitime, tel un comportement déplacé, dangereux, ou un refus de respecter certaines normes de sécurité (problèmes d’hygiène, d’ivresse, fumeur refusant d’éteindre sa cigarette…).
    En revanche, le fait que vous soyez seul et que l’unique table restante soit pour quatre personnes ne représente pas un motif valable de refus.

    Un tel refus de vente serait passible d’un amende allant jusqu’à 1 500 € (3 000 € en cas de récidive).

    http://www.quechoisir.org/loisirs-tourisme/fiche-conso-pratique-guide-des-vacances-sereines-vos-droits-au-restaurant

    Cdt

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