Connaissez-vous la Commission générale de terminologie et de néologie ? Cette institution, placée sous l’autorité du Premier ministre, est notamment chargée d’une mission de « veille néologique » : repérer les nouveaux mots importés d’autres langues et proposer des équivalents en français.
C’est ce qu’elle a fait récemment pour le terme, actuellement omniprésent dans l’espace médiatique, d’« eurobond », qui décrit un titre de dette publique qu’un jour prochain peut-être, les pays de la zone euro émettront et garantiront en commun. Un texte très officiel, publié le 13 mai dernier, propose pour le remplacer le terme « euro-obligation » avec, le cas échéant, comme synonyme « obligation européenne ».
Reste toutefois à en imposer l’usage. Et là, la partie n’est pas encore gagnée. L’injonction à « UTILISER LE TERME D’EURO-OBLIGATION AU LIEU D’EUROBONDS » (pour reprendre le titre, capitales incluses, d’un mail envoyé cette semaine par le ministère de la Culture à la presse spécialisée) rencontre des résistances, par exemple chez les blogueurs du site Econoclaste. Et François Hollande lui-même semble avoir les pires difficultés à lâcher l’eurobond, comme l’illustre cette vidéo du 23 mai.