Les films sur les dessous du monde de la finance sont assez rares. Le dernier en date ? Le Loup de Wall Street, en 2013. Encore plus rares pour une salle des marchés française. Alors l’envie m’a piqué d’aller voir « l’Outsider » de Christophe Barratier l’adaptation du livre de Jérôme Kerviel, « l’Engrenage », qui est sorti mercredi dernier en salle.
Estomaquée. Mercredi dernier, quand j’ai décidé d’aller au cinéma pour voir « L’outsider », tout semblait avoir été déjà dit dans les médias sur l’affaire Kerviel depuis 2008. Mais les critiques du film ont aiguisé ma curiosité. J’ai été servie. Moi, qui ne suis pas spécialiste de la finance des marchés, j’ai pris une claque en découvrant un métier : trader. Et je ne doute pas que vous aussi vous allez halluciner quand vous irez le voir.
Dès son entrée à la Société Générale et jusqu’à son éviction, Kerviel, tout comme ses collègues en salle des marchés, mène un train de vie indécent que peu d’entre nous peuvent s’offrir et au prix d’une santé mise à rude épreuve en dormant peu : arriver au travail à l’aube, avant tout le monde ; repartir très tard le soir, quand les locaux de la banque sont vides ; sortir faire la fête, boire beaucoup, sans oublier les femmes… Le trader semble ne vivre que pour son travail, agissant comme un robot et limitant quasiment les liens sociaux à ses seuls collègues. Avec un tel rythme de vie, peuvent-ils travailler correctement face aux lourdes responsabilités qui pèsent sur leurs épaules ? La réponse livrée par le film est effrayante.
Si je n’ai pas forcément compris tous les termes employés, ni les techniques utilisées pour empocher des gains, moi, néophyte haute de mes 27 ans, j’ai tout de même compris les risques inconsidérés pris pour gagner coûte que coûte de l’argent, pour des montants qui se chiffrent en millions ou en milliards et qui dépassent l’entendement. Et les pratiques utilisées illégales sont tout simplement hallucinantes. Choquant. Révoltant même, devant le cynisme d’une hiérarchie qui n’a soi-disant rien vu : pas moins de 78 alertes vont parvenir au service de contrôle concernant les agissements de Kerviel. Aucune réaction.
Alors quand arrive le générique de fin, le ressenti est unanime dans la salle : bien que « voyou de la finance », on peine à rejeter l’empathie qu’on ressent pour Kerviel, car il est décrit comme le seul responsable. Une charge trop lourde pour une seule personne : le coupable devient victime. Tout le monde a fermé les yeux sur ses actes répréhensibles, tout en sachant très bien ce qui se passait. Tous pouvaient éviter que la situation devienne incontrôlable. L’affiche du film résume assez bien la situation de Kerviel vis-à-vis de sa banque : « On peut tricher pour gagner, pas pour perdre ».
J’ai vu ce film , ce monde de tarder époustouflant et intéressant . je suis écoeuré que les contrôles de leurs méthodes de travail sur les résultats et leurs agissements osés pris sur les risques, n’ont pas été détectées ?. Ce film est à voir pour des personnes avisées. ( ils ont tous été viré de la société générale ,cadre et tarder)…..
—-Je ne suis pas un spécialiste.—-
C’est un bon film !.
La banque encourageait lesdits traders (Kerviel compris)à gagner des sommes colossales et savait donc tout (évidemment).La banque était donc responsable des pertes.Or elle ne veut pas assumer cette responsabilité en la faisant endosser à l’audacieux trader non sans percevoir (qui plus est)l’argent public au titre de pertes….La banque gagne sur tous les tableaux:c’est donc jackpot assuré!Parce qu’en France les pouvoirs publics,le permettent,parce que les pouvoirs publics garantissent aux dirigeants de ces banques une totale impunité.Ce système (néolibéral)n’est pas organisé par les banques mais par l’Etat.Les banques ne font que ce que l’Etat leur permet de faire (sous la menace il est vrai).Cela ne peut plus durer.