Action, marchés financiers, bourse… Voilà des investissements complexes pour bon nombre de Français. En quelques secondes, on peut gagner beaucoup, ou perdre tout ou partie des économies placées. Dingue. Alors, il n’est pas étonnant, comme le souligne l’Autorité des marchés financiers (AMF), que les épargnants Français, moi y compris, restent méfiants. Je m’en explique.
Les Français se placent dans la catégorie des épargnants « prudents » tant ils manquent de visibilité sur leur avenir. Selon la lettre de l’Observatoire de l’AMF (publiée en juin et qui se base sur une enquête Pater effectuée en 2014 auprès de 3.600 personnes), 67% des sondés préfèrent placer toutes leurs économies sur des placements sûrs, ne sachant pas de quoi sera fait demain. Je me retrouve parfaitement dans cette « frilosité » quand il s’agit de prendre des risques pour placer de l’argent en espérant des gains. Je me sens plus rassurée en utilisant un livret ou une assurance-vie plutôt qu’un compte-titres et m’aventurer à acheter des actions. Comme 60% des sondés, la crise économique me « rebute » à investir dans des actions ou autres placements dits risqués. 56% estiment même qu’elle a, ou aura, des conséquences importantes sur leurs revenus. Des conséquences négatives bien entendu. Je partage pleinement ce ressenti : j’ai plus de chance de perdre que de gagner plus. Et d’année en année, cela ne s’arrange pas.
L’observatoire rapporte que les Français n’attendent pas grand chose en termes de rendement sur leur placement en bourse. S’ils espéraient un rendement moyen de 5,5% en 2007, leurs ambitions ont vite été revues à la baisse avec un espoir de 3,5% en 2009 puis de 0% en 2011. Il faut dire que de mi-2007 au printemps 2009, le CAC40 a perdu près de 60% ! Avant de récupérer une partie du terrain perdu. La hausse sans discontinuer entre mi-2012 et mi-2014 (+35%) a donné un regain d’optimisme, avec une attente de rendement à 1,4% en 2014. Des montagnes russes.
En réalité, la prudence des Français, comme la mienne, tient en ce que nous ne maîtrisons pas assez les concepts économiques. Comme le précise l’AMF, ce défaut d’éducation financière des épargnants participe sans aucun doute au manque de capacité à bien s’informer et à comprendre les rouages d’un placement risqué comme les actions. Tout le monde souhaite comprendre pourquoi il peut perdre ou gagner de l’argent de manière rationnelle. Et la raison ne semble pas le terme qui convienne aux marchés financiers.
Et pour le coup, l’actualité concernant la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne ne va certainement pas aider les épargnants, et moi la première, à investir dans les actions. Quand bien même la Banque de France appelle à prendre plus de risques pour servir de moteur à la croissance économique française, la prudence va rester de mise, enfin pour le moment …